Les mêmes chances pour tous les enfants et les jeunes
Mai. 2011Détection et intervention précoces
Intervention précoce dans les écoles et les communes. La majorité des enfants et des adolescent-e-s en Suisse sont en bonne santé et maîtrisent bien les défis qu’ils rencontrent. Quelque 10 à 20% d’entre eux risquent toutefois de développer des problèmes de santé et sociaux (p. ex. dépendance, violence, exclusion sociale ou troubles psychiques). Les communes et les écoles ont intérêt à aborder précocement ce type de situations pour, en cas de besoin, disposer des structures et des méthodes nécessaires avant que les problèmes ne deviennent trop importants pour les élèves ou les établissements scolaires.
L’objectif de l’intervention précoce est de permettre aux enfants et aux adolescent-e-s de surmonter des phases de développement difficiles sans dommages pour leur santé et sans mettre en péril leur intégration sociale ou leur développement ultérieur.
En général, les enfants et les adolescent-e-s parviennent à résoudre leurs difficultés sans problèmes eux-mêmes ou avec leur environnement social. Mais un nombre difficilement quantifiable d’entre eux passent à travers les mailles des filets sociaux et tombent parfois dans une spirale descendante. Pour venir en aide à ces jeunes et accroître ainsi l’égalité des chances, les communes et les écoles ont besoin de développer une culture «d’y regarder de plus près et de soutien», et ceci dans leur propre intérêt. En effet, les problèmes et les comportements liés à la personne conduisent souvent à des défis et des conséquences néfastes pour ces systèmes. Repérer et agir sont les points centraux du concept de détection et d’intervention précoces. Il s’agit d’une approche intégrée dans laquelle les deux domaines d’action sont tributaires l’un de l’autre et doivent, par voie de conséquence, être considérés comme une unité. Sans détection d’un problème, il ne peut y avoir d’intervention. Inversement, cela n’a guère de sens de repérer précocement quelques troubles et développements défavorables s’il est impossible d’offrir un soutien adéquat aux personnes concernées.
Pour réussir, l’intervention précoce requiert une méthode systématique
L’objectif de l’intervention précoce est de repérer et de soutenir le plus tôt possible les jeunes vulnérables afin de trouver une aide adaptée et de leur permettre de retrouver un développement sain. La promotion de l’individu est au centre de la démarche. Pour y parvenir, un travail orienté setting est nécessaire, c’est-à-dire élaboré dans une école ou une commune, avec les personnes et les services qui y travaillent et qui ont affaire aux enfants et aux adolescent-e-s: associations, travail socioculturel, autorités, enseignant-e-s et directions d’école ainsi que services actifs dans les domaines prévention, conseil ou thérapie.
Dans les deux settings, il sera nécessaire de mettre sur pied un projet d’intervention précoce. Pour réussir il devra respecter les éléments et étapes habituels du développement de projet, à savoir la formulation d’un mandat, la création d’une organisation de projet, la définition d’objectifs et de mesures, etc. Enfin, il sera nécessaire, au niveau de la mise en œuvre, de définir les missions, les procédures et les responsabilités des différents acteurs et personnes impliqués. Il s’agira alors de transmettre du savoir et sensibiliser toutes les personnes impliquées aux symptômes précoces et au développement d’une attitude commune à propos de comment aborder les comportements problématiques ou quelles règles de traitement appliquer dans quels types de situations. Le cœur des approches D+IP est la rédaction d’un guide d’intervention ou d’un plan d’action propre à chaque projet, dans lequel les procédures, les compétences et les interfaces sont définies de manière contraignante.
Programme d’intervention précoce dans les écoles et les communes
Depuis 2006, RADIX – le centre de compétence suisse pour la prévention et la promotion de la santé – met en œuvre, sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), des programmes d’intervention précoce dans les écoles et les communes. En Suisse alémanique et en Suisse romande, 57 écoles et 37 communes ont pu, à ce jour, être touchées et rassembler des expériences variées. Rétrospectivement, il apparaît que des situations initiales, des problèmes et des besoins différents rendent chaque projet unique au niveau des structures, des processus et des résultats.
RADIX a lancé en mars 2011 en Suisse, parallèlement au programme en cours «Intervention précoce dans le champ de la formation (2010–2012)», deux nouveaux programmes d’intervention précoce de trois ans à l’intention des communes et des écoles. Ces trois prochaines années, la priorité n’est pas accordée au plus grand nombre possible de projets, mais au nouveau développement ou à l’amélioration de documents et d’outils de travail, à la documentation de modèles de bonnes pratiques ainsi qu’à la transmission des connaissances acquises. Pour ce faire, les expériences des dernières années seront rassemblées, formulées de manière à être facilement utilisables dans la pratique et rendues accessibles à d’autres intéressé-e-s. Au total, jusqu’à neuf communes et neufs écoles peuvent participer aux programmes. La réalisation est accompagnée par RADIX et, sur place, par un service spécialisé de conseil ou de prévention local. RADIX établit ces contacts. Les communes et les écoles peuvent entrer dans le programme en fonction de leurs besoins et de leurs possibilités. Une entrée dans le programme est possible jusque vers mi 2013, dans la limite des places disponibles.
Les communes et les écoles participantes bénéficient des offres gratuites suivantes:
– Utilisation de tous les documents et instruments de RADIX ainsi que des expériences faites jusqu’ici.
– Participation à l’échange d’expériences annuel pour les communes et les écoles participantes.
– Participation à l’échange d’expériences annuel pour les spécialistes des communes et des écoles accompagnant chaque projet.
– Tarif réduit pour la participation aux réunions d’intervention précoce de RADIX
Attentes à l’égard des communes et des écoles participantes:
– Développement et introduction du modèle d’intervention précoce conformément aux règles cadres de RADIX.
– Coopération avec un service spécialisé local (généralement, les services assument l‘accompagnement dans le cadre de leur mandat de prévention).
– Participation à des réunions d’échange d’expériences
– Documentation de leur travail pour la multiplication (www.radix.ch).
L’intervention précoce est un investissement dans l’avenir des enfants et des adolescent-e-s, mais aussi dans celui des écoles et des communes, et contribue à l’égalité des chances des enfants et des adolescent-e-s vulnérables en Suisse. L’intervention précoce est une forme de prévention active, ciblée et durable qui met en lumière de manière autocritique l’efficacité des structures, des processus et des coopérations dans l’institution elle-même et incite à les adapter si besoin.
RADIX
développe et réalise des offres visant la prévention et la promotion de la santé dans la pratique. Elle travaille en étroite collaboration avec la Confédération, les cantons, les communes et les écoles ainsi qu’avec de nombreuses organisations professionnelles. L’intervention précoce est une priorité. Pour des renseignements sur les programmes: Carlo Fabian, responsable RADIX Suisse du Nord-Ouest & responsable Communes en santé, fabian@radix.ch
Pour d’autres informations sur le programme «Intervention précoce dans le champ de la formation (2010–2012)»: Gaël Pannatier, pannatier@radix.ch ou Marie-Claire Rey-Baeriswyl, Marie-Claire.Rey-Baeriswyl@hef-ts.ch
Publication: Intervention précoce dans les écoles. Lessons learned. Fabian, Carlo & Müller, Caroline (en allemand). (2010). Berne: RADIX.
Commande sous: www.radix.ch/f-f.
Contact
Pia Oetiker, section Drogues, pia.oetiker@bag.admin.ch